LA DISSOLUTION DU 110° R.I..

Voici un texte que nous a envoyé Maximilien Méric sur la disparition des garnisons de Donaueschingen et Villingen.


Le couperet est tombé: le Général Major Général de l’armée de terre porteur du message du CEMAT l’a annoncé à tous à Donau le 31 octobre, le 110e R.I. sera dissous le 1er juillet 2014.
Le dernier régiment français sur le sol allemand aura donc trouvé sa fin, emportant avec lui la garnison qui était la sienne depuis 1964 et dont il espérait fêter le cinquantenaire l’année qui vient.
Les évènements en ont décidé tout autrement et c’est avec beaucoup de nostalgie que nous le verrons partir, d’autant que Villingen aura cessé d’être avec lui.

À la lecture des médias allemands, nous prenons conscience de la déception, voire de l’amertume de nos hôtes devant une décision aussi rapide que laconique et que le CEMAT a justifiée par un coût trop élevé. Pour la ville de Donaueschingen, c’est une perte humaine et économique dont le Maire a pris acte avec beaucoup de tristesse. Les mois à venir seront, comme tous ceux qui clôturent une époque, difficiles à vivre et le Colonel CATANY, commandant d’armes aura beaucoup à faire pour panser les plaies; mais rompu à la diplomatie, de culture allemande et française, il y marquera de son empreinte ce moment pesant, aidé en cela par l’antenne de commandement dont le rôle va être crucial et bien sur du chef de corps du 110e R.I. qui aura lui aussi une partition difficile à jouer.

Pour nous, anciens de Villingen, c’est le bout du bout… Le calendrier va désormais égrener une à une les diverses manifestations de départ, puis les réintégrations des emprises, puis les derniers articles de presse, puis le vide sépulcral des quartiers dont la mémoire finira même par échapper à tous; alors tout sera éteint et nous restera le souvenir. Souhaitons seulement qu’il ne soit pas comme la blessure frottée au sel d’un monde irrémédiablement perdu, mais plutôt comme le compagnon dont l´évocation perdure et nous apaise.