Le Colonel COMBE qui avait fêté ses 102 ans le 14 octobre 2015 s'est éteint doucement le 3 Décembre. Nous remercions ce fils, Major retraité de l’infanterie certes, mais spécialiste mortier de 120, donc artilleur par finalité, de nous avoir donné régulièrement des nouvelles de son père qui juste quelques temps encore avant son décès était en pleine forme mais dont le déclin fut très rapide. Le Colonel COMBE a participé à la guerre de 39-45, puis est parti en Indochine avant d’opérer en Algérie…et revenir en Allemagne pour commander notre cher 301 ! Le Président de l’amicale Serge LEVREL |
CARRIÈRE DU COLONEL COMBE Chevalier de la Légion d’honneur le 14 juillet 1954
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Quelques réflexions et souvenirs du Colonel Combe alors en garnison à Villingen. Je prends garnison à Villingen en foret noire pour commander un groupe d’engins nucléaires. a ville de 50 000 h est pittoresque, épargnée par les bombardements de la guerre, entourée de forets de sapins, le paysage ressemble à la Franche Comté, d’ailleurs cette cité est jumelée avec Pontarlier; quelques industries dont le fabricant de radio SABA. J’hérite d’un groupe très bien classé dans les épreuves de test effectuées sous contrôle U.S.; j’aurai quelques peines à le maintenir à sa place car la guerre n’est pas terminé en Algérie et à mon arrivée une partie importante de l’encadrement quitte le groupe; après un an, malgré de grandes difficultés, nous aurons repris la première place. Les relations franco-américaines sont excellentes et j’admire la discipline des soldats U.S. qui me saluent avec plus de rigueur que mes canonniers L’Allemagne des années 60 se présente comme un pays en pleine résurrection, l’activité y est grande, frappante dans l’amélioration du réseau routier caractérisé par le décalage important entre autoroutes et route fédérales étroites et sinueuses ralentissant la circulation. Nous effectuons de nombreuses manœuvres en une époque ou nous bénéficions d’un statut privilégié sur le territoire allemand; les forêts donnent toute possibilités à des exercices divers. Deux fois l’an nous manoeuvrons à la frontière tchèque, près de Bayreuth, dans un immense camp U.S. Nous découvrons un autre monde, riche,aseptisé, services luxueux, discipline rigoureuse parfaitement acceptée; si proche de l’ennemi possible nous ressentons une certaine angoisse. Me promenant dans les rues de Bayreuth, je suis pris pour un officier hongrois (ils portent le képi).En abordant cette région de la Bavière j’ai été étonné de la tenue des paysannes qui portent un fichu sur les cheveux comme en Europe de l’est, nous en sommes si près. Par contre Nuremberg, parfaitement reconstruite, présente une très belle architecture dont quelques constructions ont été sauvegardées ou reconstruites tels les remparts; le stade géant, mais abandonné, permet d’imaginer ce qu’étaient les rassemblements nazis d’avant guerre alors que Hitler préparait les Allemands à le suivre dans ses aventures guerrières. Notre présence au-delà du Rhin a pris toute sa valeur lors de la crise de Cuba durant laquelle Kroutchev et Kennedy ont joué un drame qui pouvait conduire à l’apocalypse puisque l’U.R.S.S. installait à Cuba des fusées nucléaires dirigées sur les U.S.A., le soutien des alliés à conduit les soviétiques à un retrait sans gloire. Il est évident que durant toute cette période nous étions en alerte et avions pris toutes dispositions. » |