Les spécificités de la B.S.S.
Cette page a été écrite grâce
aux souvenirs d'anciens du 301° G.A.: Jacques HAVEL qui finit
son service militaire comme brigadier/chef, Daniel GABAS maître-chien,
appelés sous les drapeaux en 1965, de Bernard THOMAS jeune
sous/officier et ancien guide du convoi de la B.S.S. en 1966 et de
Jean-Pierre GUIGONIS pour la documentation.
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Jusqu'à l'été 1966, la Batterie de Sécurité et de Soutien avait deux missions principales, la garde du dépôt d'armes nucléaires américain et l'approvisionnement en armes de la batterie de tir par sa section de transport qui formait "le convoi". Lorsque la France quitta l'OTAN, les américains fermèrent et évacuèrent les dépôts et seule sa deuxième mission resta. |
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La garde au dépôt: Pour ceux qui auraient connu les dépôts Pluton, ceux des Honest-John étaient loin d'avoir leur sophistication ou même leur confort relatif, ils étaient sommaires et rustiques. |
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Le groupe d'intervention: Destiné à renforcer la garde du dépôt en cas de problème, le groupe d'intervention devait en 3 mn avoir embarqué avec armes et munitions et en 30 minutes avoir rejoint le dépôt. Les exercices étaient fréquents bien que rarement menés jusqu'au bout. Habituellement celui qui déclenchait l'alarme (le capitaine ou le chef de l'intervention ) vérifiait si les hommes avaient embarqué dans le temps imparti et l'alerte s'arrêtait là, si le temps était clément le groupe était parfois véhiculé jusqu'au dépôt. Pendant la journée il était facile de respecter les délais d'alerte mais il n'en était pas de même la nuit. Voici la technique décrite par Jacques Havel: "mais là la technique était rodée, les bleus eux restaient debout encore en tenue encore un peu après l'appel, mais en voyant comment faisaient les anciens ils assimilaient vite la méthode. Avant de se coucher en slip et en tee-shirt, (alors que les champions mettaient leur pyjama) on mettait les chaussettes dans les poches latérales du pantalon de treillis, qui était posé au bout du lit. Au moment de l'alerte on enfilait dans l'ordre la chemise, le pull (en hiver), le pantalon, les rangers sans les lacer et en ne fermant qu'une boucle et pour finir la veste. On prenait son casque, on mettait son ceinturon en descendant l'escalier en courant, enfin on passait prendre son arme dans le local à coté du service de semaine de la BSS. Les premiers arrivés se chargeaient des caisses de munitions. Une fois installés dans le camion débâché sur les cotés, il était toujours temps d'enfiler les chaussettes, de lacer les rangers et de boutonner le treillis." |
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Après le 4 juillet 1966 date où les soutes ont été vidées par les américains, Jacques Havel a pu y entrer. Il a été déçu car il n'y avait rien d'extraordinaire, c'était un simple local vide: "On aurait dit une cave". | |||
Les antennes de communication U.S. | Les silos U.S. |
La motopompe du dépôt. |
Havel devant les portes de la zone
U.S.à droite le chemin de ronde.. |
La section sécurité-convoi: Cette section, unité de transport, avait pour mission d'alimenter en roquettes le Groupe Honest-John après épuisement de la dotation initiale. Sa capacité de transport était de 8 coups complets (têtes et moteurs). Elle percevait les armes auprès des dépôts arrières (formés par le 351 G.A.) pour les livrer aux S.M.L. Sa mission se déroulait principalement de nuit pour échapper aux vues. |
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Le convoi perception: Ce convoi avait une fonction "temps de paix", il était destiné à l'approvisionnement ou au retrait d'armes du dépôt. Les armes étant la propriété des U.S.A. il était accompagné de soldats américains. Il avait la particulariré de posséder 3 camions Berliet GBU 15 qui n'étaient pas en dotation courante dans l'armée française. Un seul camion portait une tête les deux autres étaient utilisés en cas de panne et permettaient pour un agresseur éventuel de ne pas savoir où se trouvait la tête. (Agrandir l'image en cliquant dessus) |
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La
destruction d'urgence: C'était un
test, inventé par les américains, que devait passer la
section sécurité-convoi de la BSS au cours des contrôles
opérationnels.
Cette opération
paraît de nos jours fort surprenante quant à la réalisation.
Elle consistait à neutraliser, en urgence, les têtes,
soit par des tirs d'un fusil-mitrailleur sur le compteur à chiffres,
soit par l'utilisation d'une charge creuse avec mise à feu par
un dispositif pyrotechnique classique exploseur ou mèche lente. Pour la destruction au F.M. le tir s'effectuait à une cinquantaine de mètres. La trappe du compteur à chiffre était repérée par un mouchoir blanc. Pour l'autre procédé la charge creuse s'appelait M1A1 dans la nomenclature américaine. Elle était calée par des sacs de sable assurant également le bourrage de la charge. La procédure normale se faisait par mise à feux électrique, celle de remplacement également testée était réalisée par mise à feu avec mèche lente et cordeau détonnant. Évidemment pour les tests tout était fictif, seuls les gestes techniques étaient notés. Le seul composant réel était la mèche lente dont la durée de combustion était mesurée pour s'assurer que les artificiers auraient eu le temps de se mettre à l'abri. On peut être étonné de la méthode qui consiste à faire exploser une charge creuse sur une demi tonne d'explosif, il est bien évident que la tête devait être détruite, mais parait-il que la charge creuse la perforait sans la faire exploser et sans dissiper la matière fissile dans la nature. Ne soyons pas plus royaliste que le roi. Regrettons de ne pas connaître un témoin qui aurait vu cette destruction en vrai grandeur, mais ils doivent être fort rares. |