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La roquette.

Deux types de roquettes ont existé: la MGR1 A, puis suivie en 1961 par une roquette moins volumineuse et plus performante, la MGR1 B ou XM 50. Toutes les deux étaient composées de trois parties.

Une tête active, qui pouvait être:
Chimique en contenant des clusters de sarin. En explosant au dessus du sol la munition couvrait alors une grande zone de dispersion.
Explosive. La tête explosive pesait 740 kg dont 550 kg d'explosif.
A fragmentation qui pesait 713 kg dont 188 kg d'explosif et comportait quelques milliers de billes donnant lors de son fonctionnement un coup de hache perpendiculaire à la trajectoire de la roquette.
Fumigène éclairante utilisée au cours des tirs d'exercices. Son fonctionnement servait à déterminer les coordonnées de l'explosion observée de jour grâce à un nuage de fumée, de nuit grâce à une lueur vive.
Sous le cône à l'extrémité de la tête se trouvait une fusée à temps sur laquelle l'officier chef de pièce réglait la durée de trajet avant l'explosion.
Enfin nucléaire.

La première génération de têtes nucléaires avait une puissance unique de 20 Kt (égale à celle de la bombe d’Hiroshima), la seconde génération offrait deux puissances, soit de 2 Kt soit de 40 Kt. Le choix de la puissance devait être fait au moment de l’assemblage de la roquette soit au moins quatre heures avant la possibilité de la tirer.

Pour l'instruction existait une tête inerte.

Le moteur de la fusée composé d’un propulseur à poudre solide et du socle (ou piédestal ou support de tête) portant huit fusées de rotation couplées, (quatre pour la XM 50). La poudre propulsive devait être utilisée dans des conditions de température assurant toujours la même vitesse initiale. Le tir n’étant possible que pour des températures de poudre comprises entre 4 et 38 degrés centigrades, des couvertures chauffantes étaient prévues pour réaliser ces conditions.
Une trappe de visite sur le piédestal permettait de visser le bouchon allumeur juste avant le tir et de fixer la tête au moteur par des vis au moment de l’assemblage.

Le corps du moteur portait dessus et dessous deux patins. Le patin avant en forme de sabot entrait dans la glissière du rail par un évidement. Le patin arrière reposait sur le dessus du rail. Les patins supérieurs servaient de points d’ancrage à la barre de manœuvre nécessaire à la manutention de la fusée.


Les fusées de rotation étaient destinées comme leur nom l'indique, à imprimer une rotation à la roquette à la sortie de la rampe pour stabiliser sa trajectoire. Au départ du coup des piles étaient mises sous tension par l’intermédiaire d’un petit câble fixé à la rampe qui permettait d’arracher leur goupille. A défaut d’avoir ce câble lors de la séquence de tir on pouvait le remplacer par un bout de ficelle ou voire un lacet de rangers, quelques anecdotes circulaient sur de tels incidents. A la sortie de la roquette du rail de la rampe, une goupille, en forme de bâton, visée à l’arrière de la fusée venait frapper un ergot situé en bout de rail ce qui permettait de fermer le circuit électrique des piles sur les fusées de rotation et provoquait l'allumage de celles ci.

Sur la XM 50, il n' y avait pas de patins supérieurs, la barre de manoeuvre s'engageant dans des logements et les patins inférieurs maintenus par des goupilles à retirer étaient éjectés au départ du coup par un système de ressorts. Par ailleurs les fusées de rotation n'étaient pas proéminentes. Ces deux améliorations donnaient un meilleur aérodynamisme à la roquette.

En tir réel à Grafenwöhr, l'armée française n'a semble t-il jamais tiré de XM50.

La durée de combustion de la charge propulsive, variable suivant le type de moteurs était inférieure à 4 secondes.

 

Les empennages. La roquette, dépourvue de système de guidage, était stabilisée sur sa trajectoire au moyen des quatre empennages et par les fusées de rotation à la vitesse de 2 tours par seconde.

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La fabrication des variantes s'est terminée en 1965, le nombre total de missiles construits dépassant 7 000.  

Voici un tableau comparatif des caractéristiques des deux roquettes:

                                        MGR1 A                                             MGR1 B

Longueur                     8.30 m                                                7,58 m
  Diamètre( de la tête)  762 mm                                              762 mm
  Poids                           2640 kg                                              1960 kg
Poids de la tête*            740 kg                                              740 kg
Portée  maximum       24,8 km                                              34 km 
     Vitesse maximum        Mach 2,3                                            Mach 2,7
                                      Munition                       20 kt puis 2 ou 40 kt, 550 kg explosif classique, bombe au sarin.

* Le poids de la tête était sensiblement le même indépendamment de sa nature.

La roquette transportée en caisses depuis son dépôt était décaissée puis assemblée sur une remorque spéciale avant livraison à l’unité de tir. Les empennages pouvaient être mis pendant la séquence de chargement ou de tir.


Décaissage de la tête.
Écorché d'une tête chimique.
On voit nettement les fusées de rotation à l'arrière de la tête.
Assemblage, la trappe de visite est ouverte.

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